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Ambassadeurs 2024

Ambassadeurs 2024

Édith Vachon

En 1992, on m’a diagnostiqué un cancer. L'équipe des médecins et spécialistes de Sutton, de BMP et de l'hôpital Royal-Victoria à Montréal, s'est si bien occupée de ma guérison que je peux encore jouir d'une excellente santé et profiter d'une vie sans beaucoup de soucis.

Je me suis inscrite dès la première rencontre convoquée par Guy Lizotte, du projet Kilimandjaro, qui proposait une initiative visant à financer la construction d'une maison en soins palliatifs, principalement dédiée aux personnes atteintes de cancer. C'était pour moi l'occasion de redonner au suivant en amassant des dons pour soulager les malades en fin de vie. Ce fut une expérience extraordinaire : une grande complicité s'est installée entre les participants, tissant des liens profonds, surtout entre les 14 filles qui ont participé au projet. Nous nous sommes rencontrées plusieurs fois après notre retour. Et j'échangeais avec mes compagnes, et surtout avec Denise Gagné, que ça serait formidable si nous pouvions organiser une marche qui occasionnerait des revenus récurrents à la Maison.

Après un souper bénéfice à Massey-Vannier, les quelques participants et participantes du projet Kilimandjaro nous ont demandé : est-ce que vous lancez votre projet ? Le lendemain matin, Denise et moi avons décidé de le concrétiser, sachant que nous pouvions compter sur le soutien de plusieurs participants du Kilimandjaro. S'en est suivie une rencontre avec Louise Delorme Kelly de qui nous avons eu la bénédiction.

Nous avons mobilisé toutes les femmes du Kili, et plusieurs ont répondu présentes. Nous avons ensuite étendu notre demande aux hommes marcheurs du Kili. Une quinzaine de personnes se sont impliquées, participant à des rencontres informelles où chacun a pris en charge divers aspects de la marche : choisir le lieu - goûter - trajet - indications du trajet sur le sentier, transport, etc. et la coordination m'a été attribuée. Ça, c'est du bénévolat !

Comme il y avait peu de temps que nous avions sollicité la communauté, nous avons accepté que les participants n'aient pas l'obligation d'amasser des dons : il fallait s'inscrire au coût de 20$ et faire le trajet suggéré. Chaque marcheur du Kili devait trouver dans son entourage des personnes intéressées à cette première marche. Et l'expérience a été concluante : 260 personnes ont marché de Ski Bromont vers La Maison.

Ce succès a été pour moi une motivation à bonifier l'offre. Dès 2011, un comité s'est formé, intégrant Maryse Demers et Nathalie Paré, devenue présidente pendant plusieurs années. Luc Harbec a soutenu ma proposition : que l'on devrait fonctionner en formant des équipes suivant l'exemple de Pierre Lavoie, et nous avons doublé notre objectif dès 2011 : 220 000$.

Mon désir de redonner au suivant s'était accompli. Mais je ne me suis pas arrêtée pour autant.

J'ai participé à toutes les Marches depuis 2010. Cela demande un peu de travail, mais aider à apaiser les douleurs des personnes en fin de vie ne se mesure pas : cela m'apporte une grande sérénité, la récompense est immédiate et bien concrète.

Édith Vachon, bénévole